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Une Plume et des Ailes
14 août 2011

Lorsque la Vie Bascule, Présentation.

couv

Un livre Témoignage.

***************

L'Auteur

isabelle

Isabelle Guex-Maugars, née en 1960,
mariée et mère de famille a écrit un témoignage de vie.
Si l'écriture a toujours été une nécessité, Isabelle allie aussi
la créativité artistique aux relations humaines.

Relaxologue de formation, 
elle anime des cours, 
des ateliers manuels 
et a rejoint les 
«Blouses Roses» à l'hôpital 
auprès de jeunes enfants, 
source infiniment riche 
d'échanges et de partages,  essentielle à sa vie

L'Histoire :

Article

 

 

18 août 1979. Je suis un fait divers, à peine remarqué,
vite oublié. Cela paraît si insignifiant et anodin !

 

 Ce témoignage relate l'accident dont
l'auteur a été victime à l'âge de dix-neuf ans,
brisant sa passion pour la danse classique.

Vingt ans après, elle évoque le calvaire
des multiples interventions chirurgicales
subies durant trois ans d'hospitalisation,
sa lutte contre la solitude, la souffrance et la détresse,
mais aussi ses réussites volées au malheur.

Une fois sortie de cet univers froid et impersonnel,
elle fait part de ses réflexions sur le choix initial
de garder à tout prix sa jambe et explique
tous les impacts que cet accident a eu et a dans
sa vie : une vie de femme, d'épouse et de mère.

Les contraintes médicales sont nombreuses
et les séquelles importantes, mais son espérance
dépasse le désespoir en dépit d'une réalité implacable.

Elle me prend la main et me parle :
"Les secours vont arriver mon petit, ne t'inquiète pas, ils vont venir". 
C'est la seule qui a fait quelque chose pour moi.
Je ne l'oublierai jamais, et elle ne le saura jamais...

Je ne suis plus qu'une douleur géante.
Je ne sais plus comment se situe mon corps dans l'espace.
J'ai l'impression que ma jambe gauche est calcinée et qu'elle est en l'air.
Je tente de la toucher, je la cherche.
C'est sur l'os de ma cuisse que ma main se pose.
Je ne bouge plus, frappée de stupeur.
Je perds connaissance par intermittence.
J'ai tellement mal. J'ai tellement envie de vivre.

Les pompiers sont enfin là. Leur faire confiance 
 
pour qu'ils prennent soin de ma vie. Je vais pouvoir me relâcher un peu.
Ils vont prendre le relais, je vais m'assoupir un peu, je me sens si fatiguée
Une gifle me sort de mon néant, il ne faut pas dormir.
Les perfusions sont en place,
il y a beaucoup de sang partout dans le camion qui m'emporte

 

Je parle, leur demande de me raconter des histoires drôles.
Ils sont trois, dont une femme. Elle s'inquiète,
demande au chauffeur d'aller doucement,
demande quelle distance il reste avant le CHU.

Je vais je viens dans le brouillard et dans une souffrance atroce.
Ma cousine Jocelyne, qui a pris place à l'avant du camion
s'est trompée de numéro de rue en donnant l'adresse de ma mère.
Je m'en rends compte, je ne sais comment, et réussi
à donner le bon numéro ainsi que le nom de Christian, mon frère.
J'ai pensé à mon frère par instinct, pour atténuer
le choc de la nouvelle de mon accident à maman ?
Mon père vient d'être hospitalisé dans un état grave en pneumologie à Paris.
Ma famille est là-bas, je suis arrivée à Caen dans l'après-midi. Bienvenue !

Voilà que plein de blanc me fait mal aux yeux.
Je suis maintenant sur un brancard que l'on fait rouler à vive allure. Je m'évanouis
Alors commence ce qui sera une dure lutte pendant près de trois ans.
Une lutte pour la vie, pour garder mon identité et mon intégrité, pour la vérité ;
une lutte contre la souffrance, la déshumanisation, la peur et l'épuisement.

 

Les trois pompiers qui m'ont prise en charge jusque là doivent partir,
je pleure et les supplie de ne pas me laisser,

d'autant que les nouvelles personnes
qui sont dans la pièce et qui s'agitent autour de moi me traitent sans ménagement.
Ils commencent à découper les vêtements qui me restent.
C'est si douloureux que je perds connaissance une fois encore.
Puis ils m'enfoncent une sonde pour me faire un lavage d'estomac.
Je vomis tout ce que je peux ; eux rigolent :
"Effectivement elle a mangé une bonne pizza !"
Puis ils m'installent sur la table d'opération.
J'ai peur, je veux dormir, je n'en peux plus.
Je demande : "Vous allez la couper n'est-ce pas ?" 
"On va voir". Sur ces paroles, je ne bouge plus,
je ne me bats plus. J'ai assez bossé pour ce soir.

Une femme m'applique un masque sur le visage.
Elle me fait mal avec ses doigts qui s'appuient sur mon oeil,
mais je ne peux plus bouger, ni parler, je m'en vais...

 

 

Le réveil tout particulier qui s'ensuit marquera le début d'une autre vie,
la découverte d'un univers de douleurs et de détresses, un cauchemar
qui me demandera beaucoup d'énergie et de force pour pouvoir en sortir.

Nous sommes dans la nuit du 18 août 1979.
Ma vie vient de basculer. J'ai dix neuf ans.
L'année scolaire avait été difficile pour différentes raisons :
problèmes familiaux et une mononucléose en prime.
Je n'étais pas prête pour passer mon Bac en juin
et la session de remplacement de septembre m'a été accordée.

Philippe et Crystiane, mon oncle et ma tante,
m'ont proposé de venir passer un moment chez eux près de Caen, à la fois
pour me reposer et pour me permettre de réviser dans de meilleures conditions.
Une sourde inquiétude ne me lâche pas depuis quelques temps.
 

 

"Je sens qu'il va se passer quelque chose.
Tout va changer et rien ne sera plus comme avant"
"Maman, je ne veux pas aller à Ouistreham. Il ne faut pas que j'y aille".
Que peut penser une mère qui entend sa fille
lui dire ce genre de chose sans autre explication ?

Je suis dans la chambre de bonne que j'habite
et je me réveille brusquement ce dimanche matin.
"Il faut que j'aille chez papa et maman".
Une certitude, un appel, une évidence.

J'arrive chez eux et trouve une mère inquiète et un père cloué au lit
par une douleur qui l'enserre sur le côté.
Maman a appelé SOS médecin.
Nous l'attendons en préparant un café, il est très tôt.
"Il faut l'hospitaliser, madame, il semble qu'il ait une pneumonie et une pleurésie".

Nous voilà partis pour l'hôpital Foch ensemble. Nous sommes inquiètes.
Beaucoup d'examens sont prévus pour lui. Il faut rentrer à la maison.
"Maman, je veux rester ici près de vous et savoir ce qu'a Papa".
"Ton oncle et ta tante ont eu la gentillesse de t'inviter, tu ne peux pas refuser,
c'est une question de politesse".
Et me voilà à la gare en partance pour la Normandie.
Ma cousine Jocelyne me parle d'un dîner dans une pizzeria avec des copains
pour fêter le permis de conduire de l'un d'entre eux.
Je suis fatiguée et n'ai que peu d'argent. Je refuse.

Puis devant leur insistance, je finis par accepter.
Jocelyne est sur la moto d'un ami,
avec lequel elle se déplace très fréquemment cette année là.
Je suis dans la voiture d'un autre. Le dîner se passe bien.

Le conducteur de la moto, Gilles V., est assis à côté de moi.
L'ensemble du groupe veut maintenant aller en boite de nuit.
Je suis trop crevée, et Gilles V. aussi.
Je quitte le restaurant avec lui, les autres vont chercher leur voiture.
Nous devons nous rejoindre à un rond point.
Je monte sur la moto et serre mon casque très fort
en me disant, « on ne sait jamais ».
Nous venons de démarrer, il y a un carrefour et le feu est rouge.

Il ne s'arrête pas...

 

 Bandeau_livres


 

Lorsque La Vie Bascule 

 


Auteur : Isabelle Guex-Maugars 
Genre : Témoignage 
Format : 148,5 x 210 mm 
Nombre de pages : 208 
Prix TTC : 15 Euros 
ISBN : 2-9521325 
Sortie : 23 Janvier 2004 

Edition des Hirondelles

hirondelle

 Pour acheter le livre
 Allez sur The Book Edition

 

Album Photos

01_Isabelle

 

1962. J'ai 2 ans et je souris à la vie...

 

 

02_avecpapa

1962. Nice. 2 ans. Insouciante, je suis blottie
dans les bas de mon Papa

04_Isabelle1

1979. J'ai 19 ans. Quelques mois
avant mon accident.

 08_HopitalFochsept79

1979. Je viens d'arriver à Foch. C'est dur.
Maman et Christian sont là. Papa prend la photo ?

 

16_Bouffemont

1980. Centre pour Handicapés de Bouffémont. Une double peine.

 

Peupliersavecmaman

 

1981. Clinique des Peupliers avec Maman,
toujours présente. Du sourire.

 

 01_Normandie

1982. Je reviens de si loin...

 

02_GillesetmoiNiceFevr83

1983. Quatre mois avant notre mariage.
Nous sommes heureux et confiants en notre avenir

 04_Notremariage

1983. Nos mains se rejoignent pour ne plus se quitter.
Nous voilà partis pour une longue route ensemble

 

07_Enceinte_Delphine

1990. Je suis enceinte de Delphine.
L'apaisement absolu. Une grâce.

 

15_Nous4sept2003

Septembre 2003. Nous quatre, Gilles, moi, Quentin et Delphine. Une famille construite avec amour.

 

 

livres_pile

livre_librairie

Février 2004 : première apparition du livre en librairie, une grande émotion, une réalité forte.

 

 

 Vos avis,  
impressions,  
réflexions,  
questions :  mailto:lorsquelaviebascule@gmail.com

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

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Commentaires
J
isabelle,<br /> <br /> Je viens de lire ton blog. Je ne savais pas ce que tu avais vécu...quelle vie et qu'elle ténacité, l'être humain possède des forces insoupçonnables, tu en es la preuve vivante.Mille bravos...<br /> <br /> Je t'embrasse <br /> <br /> Jeanne
N
elle est tres emouvante ton histoire et j'en ai pleure parce que je l'ai un peu vecu pas moi perso mais mon defunt mari je te raconterais sur mp , gros bisous
L
Je viens de lire ton récit et je suis sincèrement bouleversée. Quel courage, quelle force de caractère tu as. Je comprends beaucoup de choses maintenant. Certaines craintes, angoisses. <br /> Je vais acheter ton livre, parce qu'il est une belle lecon de vie.<br /> Parfois la vie est trop cruelle, restent alors les "pourquoi ?" <br /> Tu t'es battue, tu as gagné. Un beau pied de nez à la vie.<br /> <br /> Bisous<br /> MF
F
Coucou IsaBelle,<br /> je ne sais pas comment je suis arrivée sur ce blog ? J'en reviens pas encore....<br /> il y a quelques temps je m'étais dit que j'achèterai ton livre, comme ça, pour semble-t-il te connaître un peu mieux. <br /> Et puis ce site, ces "extraits " qui me replongent dans l'enfer de mon accident....une moto, de multiples pertes de connaissance,la douleur sans nom, les pompiers, le sang, l'hôpital, les opérations, l'immobilisation, ce bac remis en septembre également....tu vois trop de souvenirs, trop de douleurs qui ressurgissent, parce que trop de choses se ressemblent....les 30 années qui se sont écoulées n'ont rien effacées, mais je n'ai guère envie de replonger dans une douleur qui à chaque page me semblera mienne. <br /> C'est incroyable comme nos parcours se ressemblent....c'est incroyable comme ce que je viens de lire m'a bouleversée et replongée dans ma propre expérience ! <br /> je ne sais que trop bien combien il t'aura fallu de courage, de ténacité, d'amour de la vie pour affronter cette terrible expérience. <br /> je ne sais que trop bien combien la souffrance déchire et anéantit !<br /> Je ne sais que trop bien combien tout cela a fait de toi la personne que tu es aujourd'hui !!!<br /> je ne sais que trop bien que depuis bien longtemps, nos petits bonheurs sont saisis au quotidien....<br /> Bien tendrement<br /> Marie
I
Merci à toutes, vous me touchez tant et vos propos comme votre présence me va droit au coeur et me fait chaud...CHAUD ! Merci.
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